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Articles associés au tag ‘humanisme méthodologique’

Sortie du livre Le Sens du bien commun

16 Juin

la premiere de couvertureCa y est le livre est sorti. Il est publié aux éditions Temps Présent, collection semeurs d’avenir. Rejoignez le groupe sur facebook

Le sous titre : « pour une compréhension renouvelée des communautés humaines ». C’est un essai d’Humanisme Méthodologique. Il montre que le bien commun suppose une communauté identifiée et que le Sens du bien commun est celui du développement et de l’accomplissement humain. Cela suppose que l’on en sache quelque chose de ce qu’est le développement et l’accomplissement humain. Ces questions fondamentales on un volet pratique. En effet toutes les affaires humaines sont des affaires communautaires et sont a engager dans le Sens du bien commun de la communauté concernée. Même les enjeux personnels n’existent nulle part ailleurs que dans les communautés auxquelles on participe. L’économie, le politique, l’éducation, la justice par exemple sont des affaires communautaires. L’ignorer c’est imposer un point de vue particulier comme intérêt général. C’est le cas de la plupart des idéologies et des conceptions dominantes.
Alors comment s’y prendre? Il faut lire le livre…

 

Psychologie d’une élection présidentielle

11 Juin

Ce terme de psychologie rappelle celui de Gustave Le Bon auteur d’une « psychologie des foules » 1895 ( voir ses ouvrages : ). L’auteur considère les processus psychologiques qui animent les foules et ce qu’il appelle les meneurs. La foule c’est plutôt ce que l’on appellerait aujourd’hui un mouvement qui se constitue et se défait dans une période donnée. Si l’auteur prend notamment les révolutions comme exemple, le moment de l’élection présidentielle dans le contexte actuel y trouve quelques similitudes. Gustave Le Bon observe que les phénomènes de foules sont sous-tendus par une sorte d’inconscient collectif qu’il appelle une race. Ce terme utilisé en son temps par d’autres auteurs comme Renan ou le psychologue Taine, n’a rien à voir avec le concept biologique et héréditaire qui en a été fait par la suite, jetant une confusion entre le génétique et le psychologique. Il correspond avec la notion de cohérences culturelles, structures fondatrices des communautés humaines, inconscient collectif communautaire mis en évidence par l’Humanisme Méthodologique. Ici, la communauté qui nous intéresse c’est la nation française et ce qui s’exprime dans une élection présidentielle.

L’Humanisme Méthodologique apporte des fondements théoriques dont ne disposait pas Le Bon en son temps. Il apporte aussi des méthodes d’élucidation qui permettent l’analyse des cohérences culturelles des communautés, communautés nationales notamment. Ce type d’analyse met en évidence une problématique humaine et tous les Sens selon lesquels elle peut être vécue. C’est parmi ces Sens, les pires et les meilleurs, que se repère un  » Sens du bien commun », celui qui porte la voie d’un accomplissement et d’un développement culturel singulier. Ce sont ces Sens et les cohérences culturelles associées qui supportent les dynamiques collectives et les  » mouvements de foules « . A l’occasion d’une élection présidentielle, c’est tel ou tel Sens qui est proposé par chaque candidature et leurs promoteurs tentent de provoquer un mouvement en leur faveur, en faveur du Sens qu’ils veulent favoriser.

L’analyse des cohérences culturelles de la France a été réalisée il y a plus de trente ans ( voir : ). Si les circonstances changent les Sens sont toujours les mêmes. Leur expression doit être adaptée à l’actualité. C’est ce que fait cet article. Nous allons examiner 8 logiques, liées entre elles par oppositions, par combinaisons de voisinage et constituant une sorte de rose des vents ou des courants ou aussi une boussole pour aider à s’orienter. Une typologie des « passions » françaises se dessine alors où prennent Sens les élections présidentielles. On terminera par ce qui semble être le Sens du bien commun conjuguant les vertus voisines.

Avant de commencer il faut comprendre que toutes ces positions sont autant de rapports à l’ordre, l’ordre des choses, l’ordre établi aussi et, en l’occurrence, l’élection présidentielle s’inscrit non seulement dans un ordre politique, celui d’une constitution de la cinquième république, mais y participe selon les règles édictées par elle. Au pays de la révolution, idéalisée en révolution permanente c’est un paradoxe que de respecter un tel ordre préétabli. L’ordre napoléonien au contraire se satisfait de la pérennité d’un tel ordre avec une démocratie formelle bien ordonnée. Nous verrons donc comment l’ordre électoral et l’ordre présidentiel sont aperçus, à quelles positions cela donne lieu et quelles en seraient les conséquences si telle ou telle prédomine dans l’élection de celui qui l’incarne.

L’authenticité. Il s’agit d’élire celui qui représente le mieux le pays c’est-à-dire la nation, les français, la communauté des électeurs. Pour que les français se retrouvent en lui il faut qu’ils le reconnaissent et pour cela qu’il s’exprime, qu’il exprime ce qu’il est, ce qu’il pense, et comment il voit le pays et les situations qu’il traverse. C’est un jeu d’identification réciproque entre un pays et un homme, une personne qui l’incarne. Pour cela il doit être authentique, parler vrai, dire la réalité telle qu’il la voit, en toute bonne foi, de façon juste. Il doit dire le juste, pour que les français se reconnaissent et reconnaissent leur propre expérience avec toute sa diversité. Le « je » et le « nous » doivent s’identifier et par suite chacun dans la nation. L’élection du President c’est aussi l’élection de chacun comme renouvelant le lien communautaire.

Le cynisme. Il s’agit d’élire une doctrine, une certaine idée que l’on veut voir s’imposer. La vérité importe peu ou plutôt elle s’impose aux faits et aux hommes indépendamment de ce qu’Ils sont dont on fait volontiers table rase. La vérité d’en face est disqualifiée elle est dite mensonge parce que le critère de vérité c’est la conformité au dogme, pas à l’expérience. C’est d’ailleurs pour cela que les gens simples ne s’y retrouvent pas. La mauvaise foi est justifiée par la conformité, l’hypocrisie qui sépare la vie intérieure, le comportement privé et le discours public, les postures et les formules consacrées. L’élection est partisane et l’élu celui qui est le porteur du dogme, délégué pour cela. Ce n’est pas la vérité de sa personne qui compte mais sa fidélité théorique au dogme. Il est vrai que la position de mauvaise foi créé un climat de suspicion et de simulacre. Le déni de la réalité par tous les moyens de l’habileté, sophistique par exemple, emprunte volontiers les artifices de la raison, de l’argumentation, qui s’auto-justifie par ses références idéologiques en négation de l’expérience commune. Comment un président peut-il être élu? par défaut sans doute, c’est-à-dire par la mobilisation de quelque défaut.

Le ressentiment. Une des passions française les plus constante. Rien n’est bon dans l’ordre établi. S’agit-t-il d’édifier un ordre alternatif? Peut-être dans le discours à l’occasion, comme on se dit qu’il va bien falloir se doter d’un projet, d’une « culture de gouvernement ». Le ressentiment c’est la justification de l’empêchement, celle de la contestation, de l’opposition de principe, de la revendication impérieuse. L’élection se fait contre plus que pour. L’élu est le champion de l’intolérance à l’ordre ancien, l’animateur du ressentiment. Son programme c’est de déboulonner l’ordre en place et sauf à devenir dictateur, il lui faudra préparer sa propre défaite au prochain tour. Il en est toujours surpris et se croit trahi. La révolution française dans ses moments les plus radicaux en a montré jusqu’à la caricature.

L’enthousiasme. Voyant la possibilité d’un progrès dans l’ordre des choses alors la France peut se mobiliser avec enthousiasme. L’implication, dans le fait électoral lui-même, la participation aux enjeux commun, l’engagement dans un projet, la contribution par le vote à l’intérêt général trouvent les français disponibles, mobilisables. L’élu c’est celui qui sait montrer le chemin, le programme, le plan de ce à quoi les bonnes volontés sont invitées. Un visionnaire certes mais aussi concret, méthodique, capable de mener a bien ce qu’il entreprend, de réussir ce qui lui serait confié. L’élection du Président est un moment de l’action. Il ne s’agit pas tant de liquider l’ordre ancien que de le transformer, le faire progresser ou même de le dépasser. C’est à la bonne volonté et aux compétences qu’il est fait appel tant de l’élu que des français.

La défense. Ça ne va pas et il faut que ça change. La réalité ce sont les problèmes dont il faut se débarrasser, les maux contre lesquels il faut lutter. L’élu est celui qui rassemble un assentiment critique et militant, c’est-à-dire prêt à manifester, manifester son désaccord son désaveu de ce qui existe, de ce qui ne va pas. Il s’agit donc de combattre et de vaincre les maux qui accablent, les menaces qui planent, les carences qui sont manifestes, les insuffisances. La défense et la protection contre les dangers et les menaces dues à l’ordre établi est une bonne argumentation pour mobiliser. L’ordre mondial, le système, le pouvoir en place sont autant de cibles de la critique sans qu’il soit nécessaire de proposer des solutions alternatives et un projet constructif. Inutile de dire que si des émotions sont soulevés il ne s’agit pas d’enthousiasme et elles ne tiennent qu’autant que les maux sont mis au premier plan. L’indignation a besoin d’être alimentée en permanence.

L’ambition. L’enthousiasme doit être alimenté par une perspective valorisante du moins dans les apparences. Un projet de conquête, une utopie bien identifiée, une vision prometteuse sont à proposer. Il s’agit bien de promesses qui doivent flatter les électeurs qui s’en imaginent grandis. Bien sûr les promesses n’engagent que ceux qui y croient. C’est dire que la bonne foi, le réalisme ne sont pas de mise sauf dans l’excellence du tableau proposé, de la scène imaginée. Il y faut de l’habileté et s’adresser aux électeurs comme à une élite. Les élites s’en trouvent d’autant plus valorisées et gratifiées qu’elles trouvent un place éminente dans la perspective. Le Président élu est porteur d’un charisme qui doit beaucoup à la séduction et se présente comme compétence d’exception. Il porte l’ambition du pays qu’il a su lui faire partager. C’est forcément un bon communicant…

La destruction. Renverser l’ordre établi par tous les moyens, tel est l’enjeu. L’élection présidentielle n’en est qu’un moyen plus ou moins opportun. Le Président fait figure de vainqueur potentiel, celui qui saura détruire l’ordre et les pouvoirs existants. On sait ce qu’il en advient ensuite. On comprend que l’élection fait appel plutôt à des forts en gueule qu’a des personnalités discrètes et subtiles. La calomnie, la dénonciation, le procès d’intention, la démagogie, la disqualification de l’adversaire, tout est bon pour entretenir l’animosité et exacerber les haines et les passions destructrices. Le cynisme et le ressentiment se posent en vertus et les tièdes en traitres potentiels. Ça finit toujours mal pour les français et pour les dénégateurs du pouvoir qui l’auraient pris par inadvertance.

La construction. Édifier c’est a la fois faire grandir en vertus et construire. Le rôle d’édification d’un Président repose sur l’appel a des engagement vertueux au service de la communauté et aussi, au-delà, au service d’autres communautés et du monde. Édifier un ordre des choses renouvelé en fonction des évolutions du monde telle est la vocation de la France dans tous les domaines où elle peut exceller. Pour cela l’élu doit en manifester la volonté et la perspective et en faire appel au français, leur demander leur engagement sur des enjeux communs, ceux de communautés qui participent à la communauté nationale et son devenir, ceux aussi de communautés élargies comme l’Europe ou au-delà. C’est en communiquant sa conviction, sa bonne volonté et l’authenticité de son engagement qu’il peut solliciter valablement une élection c’est-à-dire un choix personnel des français celui du Sens du bien commun.

 

La révolution du bien commun

25 Mai

La référence au bien commun est aujourd’hui une révolution sur différents plans notamment pour ce qui concerne le politique, l’économie et toutes les affaires humaines.

Sur le fond, il n’y a de bien que bien de l’homme. C’est la première question si on veut penser le bien commun. La seconde est que l’on ne peut définir le bien de l’homme sans le rapporter à une conception de l’homme et donc de son bien. La troisième est qu’il n’y a pas de bien commun sans communauté qui définisse le « commun ». L’Humanisme Méthodologique montre que le propre de l’homme est le Sens et que le bien est relatif au Sens selon lequel l’homme peut s’accomplir. Par ailleurs, ce sont des conSensus ou Sens partagés qui font les communautés humaines. De ce fait le bien commun est une incarnation du Sens de l’accomplissement humain partagé au sein d’une communauté donnée. Le bien commun est donc une expression, une représentation du Sens du bien commun propre à une communauté. Chaque communauté humaine de part le conSensus qui l’a vu naître et se développer est porteuse de son propre Sens du bien commun s’exprimant selon des formes culturelles spécifiques et en fonction de multiples circonstances. Toutes les affaires humaines sont inscrites dans les communautés de Sens et peuvent être envisagées dans le Sens du bien commun définissant ainsi le bien commun qui leur est approprié. Ainsi on ne peut, en-dehors d’un contexte communautaire spécifique définir à priori ce qu’est le bien commun. Le faire c’est imposer aux autres ses propres vues en les prétendant universelles. C’est le cas aussi des valeurs qui sont des indicateurs culturels du Sens du bien commun propre à une communauté.

Dans la pratique, le politique est la façon dont chaque communauté oriente son développement selon le Sens du bien commun avec les appuis de la démocratie élective, de la démocratie représentative et de la démocratie participative. Les trois sont indispensables pour que la culture du Sens du bien commun soit l’affaire de la communauté. Il est vrai que le Sens du bien commun et celui par lequel se cultive un chemin de développement et d’autonomisation et non pas d’assistance et de dépendance qui ne sont que des conditions provisoires. L’économie est toujours communautaire et concerne la production et l’échange de biens et services, selon le Sens du bien commun de préférence. C’est à la communauté d’assumer son économie, ce qu’elle ne peut faire si on en fait une abstraction universelle (systémique) uniquement régie par des puissances incontrôlées. L’éducation est une affaire communautaire justifiée par le Sens du bien commun qui est celui du développement des personnes engagées dans la vie communautaire. Là aussi les abstractions universalistes dépossèdent les communautés et les personnes du contrôle de leur devenir. La justice et aussi toutes les affaires relevant du bien commun sont des affaires communautaires.

Il y a deux postures souvent complices qui sont remises en question : la position individualiste privilégiant le libre arbitraire et l’exonération du bien commun et la position universaliste qui donne à une élite le pouvoir de dire le vrai et le juste en toutes choses, tout en dépossédant les hommes et leurs communautés d’existence de toute maîtrise de leur devenir.

Alors il y a toute une science des communautés humaines et des ensembles communautaires à développer pour articuler les communautés de proximité, les communautés culturelles et les communautés monde. Il faut aussi comprendre qu’une communauté humaine est une communauté de personnes radicalement autres, différentes les unes des autres mais partageant une part de leur existence en référence au bien commun dans un développement partagé. L’Humanisme Méthodologique en jette les bases théoriques et pratiques.

 

Les entreprises et le bien commun 1

17 Mai

Les entreprises et le bien commun

La pression monte et la question du rapport entre les intérêts de l’entreprise ou ses parties prenantes et ceux des sociétés où elles exercent leurs activités est posée. Le plus souvent on trouve soit une assimilation du bien de l’entreprise et sa réussite avec le bien commun, identifié par exemple au développement économique; soit au contraire une antinomie entre l’intérêt particulier des entreprises et l’intérêt général de la collectivité. Dans ce dernier cas, identifiant dirigeants et actionnaires aux intérêts de l’entreprises d’une part et personnel et monde environnant à l’intérêt général d’autre part, le conflit et le rapport de force forment l’équation qui fait science et vérité dans un grand nombre de milieux. Le 19 ème et le 20 ème siècle ont vu cet affrontement idéologique consommer beaucoup d’énergie. On se doute que les choses ne sont pas si simples de par la multiplicité des parties prenantes et par la difficulté de qualifier et quantifier le bien commun.

Bien particulier et bien commun

Comment définir le bien particulier d’une entreprise alors qu’elle est à la croisée de multiples parties prenantes : actionnaires, dirigeants, personnel, clients , partenaires, fournisseurs, intermédiaires, pays ou région d’implantation, pays ou régions de commercialisation, pays ou régions où résident les parties prenantes. Le fait est qu’il y a concurrence possible entre ces différentes parties, les délocalisations et la mondialisation multiplient les sites concernés et donc les parties prenantes. L’intervention d’acteurs tiers comme les spéculateurs, les états, les média, l’opinion publique, les modes sur le plan éthique, compliquent les choses. On pourrait se référer à la personne morale et ses comptes mais cela ne dit pas tout à fait son intérêt (survivre, se développer, grandir etc.) surtout avec la complexité croissante des structures juridiques et les multiples associations d’intérêts. La question est alors de savoir quel « bien commun particulier » il s’agit de viser. Y a-t-il un bien commun plus général et des biens communs plus particuliers ? Comment mesurer, comparer des « biens communs » qui ne seraient pas qualitativement identiques, ne serait-ce que dans le temps du court, moyen et long terme. Il n’est que de se rendre compte que des cultures et des systèmes de valeurs différents compliquent le problème.

Buts et critères d’évaluation dans l’entreprise

Se pose alors pour les responsables, de déterminer les buts et critères d’évaluation qui vont leur permettre de piloter la marche en avant de l’entreprise et d’évaluer choix et réalisations, moyens et projets, compétences et productions… Le réflexe est de penser à cette mesure universelle que serait la mesure comptable comme si il y avait une possibilité d’évaluation indépendante de toute échelle de valeurs. Peut-on se contenter de buts et de critères purement comptables? Les financiers se voyant plus éclairés diront non mais d’autres qui voient les choses selon d’autres lunettes répondront autrement. Par exemple l’évaluation de la valeur actionnariale n’est pas tout à fait cohérente avec celle d’autres intérêts, y compris parmi les actionnaires. Si on avait un moyen de définir un bien commun qui puisse se retraduire en biens particuliers sans être trahi cela aiderait sans doute à sortir d’une certaine impasse dès lors que chaque partie prenante se trouve légitime à déterminer ses propres critères tout en voulant respecter un bien commun.

Les communautés de bien

Du coup au lieu de considérer une nuée d’individus totalement indépendants dans leur « libre arbitraire » qui dicteraient leur intérêt à l’ensemble, il y aurait une autre vision à envisager. Au lieu des rapports de force et d’alliance opportunistes on pourrait envisager une convergence des enjeux, un bien commun qui se nouerait à la croisée du bien commun de plusieurs « communautés de bien ». Les actionnaires, le personnel, les cadres dirigeants, les populations qui sont économiquement impliquées, les communautés territoriales concernées, les marchés vus comme des communautés culturelles de clientèles, dessinent un nouveau paysage de communautés de bien. Chacune peut légitiment délibérer pour définir son bien commun tout en considérant le bien particulier différencié de ceux qui en font partie. De même les communautés de communautés peuvent délibérer sur leur bien commun et donc leurs buts et systèmes d’évaluation tout en considérant le bien commun propre aux communautés qui les composent. Les entreprises sont faites ainsi de multiples communautés ou communautés de communautés, des simples équipes aux structures les plus larges, des parties prenantes multiples en rapport avec les communautés de marché et même d’autres entreprises ou d’autres communautés participant à des communautés territoriales, nationales ou même internationales.

Ainsi le paysage des intérêts particuliers se transforme en constellations de communautés de bien, petites et grandes communautés, ensembles communautaires complexes. Bien sûr reste à comprendre ce qu’est le bien commun et en quoi il n’est pas identifiable au seul intérêt particulier. C’est la révolution copernicienne apportée par l’Humanisme Méthodologique. Il s’agit en effet de comprendre ce qu’est le Sens du bien commun par lequel l’unité de Sens permet et transcende la diversité de bien commun et donne leur cohérence à ces ensembles communautaires que sont les entreprises et leurs groupements.

A suivre

 

Post-démocratie?

25 Jan

Selon Colin Crouch un sociologue anglais, la démocratie ne serait pas applicable au-delà des espaces nationaux. Du coup c’est à une régression de la démocratie que l’on assisterait, une dé-démocratisation. Le pouvoir d’entreprises multinationales se substituerait aux pouvoirs démocratiques. Il y a là « un plafond de verre » de la conscience des intellectuels. Dans l’évolution des niveaux de conscience humaine et des niveaux de civilisation ( théorie de l’évolution humaine de l’humanisme méthodologique) on peut envisager quatre conceptions de la démocratie.

Le niveau archaïque dominé et régi par les affects. La démocratie serait l’imposition de la volonté du peuple à l’encontre de pouvoirs oppresseurs. Un pathos pour répondre à un pathos dans l’affrontement des volontés de puissance. On sait que la démocratie ainsi définie l’est par quelque « avant garde » quelque peu ventriloque qui fait parler le peuple jusqu’à s’approprier sa voix et sa volonté. On a appelé cela démocraties populaires.

Le niveau primaire l’univers des faits et des interactions. La démocratie est l’organisation collective, la cogestion opérationnelle, la co-opération qui fait l’objet de bien des expériences participatives. Limitée au champ des enjeux et des occupations collectives elle se traduit par une co-ordination qui réclame une cohérence vite confiée aux experts à tel point que les simulacres ne sont pas rares. Une véritable démocratie supposerait une capacité de compréhension mutuelle qui dépasse le niveau factuel.

Le niveau secondaire, celui des représentations idéelles. La démocratie est la caractéristique d’un système politique basé sur une représentation de l’Etat et de la citoyenneté. C’est une notion de type juridique qui se traduit par un système formel que les élections représentent le plus souvent avec les délibérations sensées permettre à chaque citoyen de forger son opinion en conscience. Le problème est ici que, à l’âge des représentations (mentales), celles-ci semblent constituer le champ indépassable de la conscience. L’identification des Etats nations et de leur territoire matérialisent ce qu’une carte de géographie représente. Un découpage de l’espace devenu espace politique, dessine les champs de la loi démocratique qui s’y fonde totalement, exclusivement. Déjà dans un pays comme la France qui a poussé très loin le formalisme des idées, il est difficile d’intégrer l’existence de régions comme espace démocratique. On voit bien comment le niveau national s’impose sans cesse. Il lui est difficile aussi d’intégrer un niveau supérieur comme l’Europe sans tomber dans l’idéalisme généralisé de l’espace universel régit par les idéaux français. Du coup ce qui « dépasse l’entendement » et ses frontières matérialisées est vécu comme un trouble régressif. C’est effectivement le cas dans les espaces moins verrouillés que les Etats nations, et pour cause.

Le niveau tertiaire, celui des communautés de Sens. C’est le niveau de conscience qu’aborde la mutation de civilisation à l’âge de maturescence ( hominescence dit Michel Serres ), l’âge du Sens. Les affaires humaines, seuls enjeux démocratiques évidemment, n’existent que dans l’espace des communautés humaines. Or ces espaces ne répondent pas à la topologie cartographique et ses frontières d’exclusion inclusion. A l’heure d’Internet c’est de plus en plus évident mais cela a toujours été comme ça. La démocratie ne peut se définir par un système formel (même si elle en emprunte la médiation de façon contingente). Elle se fonde dans les enjeux et les modalités existentielles donc culturelles d’une communauté humaine (de nature humaine). C’est la question de la gouvernance communautaire qui est posée. La réponse démocratique suppose une prise de position axiologique c’est-à-dire en référence au bien. L’humanisme méthodologique montre comment le Sens du bien commun vient parmi d’autres Sens poser l’axe du bien dans les enjeux et les modalités communautaires. La gouvernance communautaire tout comme l’économie communautaire et toutes les affaires communautaires ressortissent d’une démocratie propre qui dépend et de la spécificité culturelle et des niveaux d’évolution et de conscience individuels et collectifs. La démocratie communautaire a été repensée tant comme conception que comme pratique ( le temps des démocraties majeures ). On y distingue démocratie élective autour du repérage du Sens du bien commun, démocratie représentative autour de la construction des représentations collectives, la démocratie participative autour de la gestion des affaires communes.

Alors où est la post-démocratie? Elle est dans le dépassement impossible d’un niveau de conscience, le plafond de verre qui empêche de voir l’avenir de la démocratie en train d’émerger. La conscience communautaire, la complexité aussi des ensembles communautaires, le Sens du bien commun, la gouvernance communautaire et l’économie communautaire font partie des déploiements d’un paradigme communautaire émergent. L’au-delà du plafond de verre.

Il est vrai que les défauts de conscience laissent le champ à toutes les immaturités possibles et aux régressions constatées. Tant qu’on pense la démocratie mondiale comme celle d’un super Etat nation il ne peut en être autrement. Penser une communauté mondiale qui comme toute communauté est une communauté d’altérités (diversité, différences) et non pas une communauté de « mêmes » juridiquement  constitués, est la base d’une possible démocratie mondiale qui ne se substitue pas aux autres communautés. C’est ce que le « multilatéralisme » des Etats n’arrive pas à instaurer.

C’est donc ce plafond  de verre des consciences intellectuelles qui est le principal obstacle à la maturation de la démocratie plus que les seigneurs de la guerre économique qui occupent un terrain laissé vierge.

 

Laïcité et signes religieux

16 Jan

Mon ami Jamel Gharbi, universitaire, m’a demandé d’apporter un éclairage sur ces questions de minarets, de burka, de voile, si actuelles et récurrentes, bref des manifestations publiques de signes (ou d’actes) religieux. Un pays aussi intelligent que le notre devrait manifester sa clairvoyance, fort de ses valeurs de laïcité. Ce n’est pas cela qui se manifeste le plus avec des débordements émotionnels et des déclarations définitives, menaçantes mêmes, qui tiennent lieu de réflexion. En fait il y a plusieurs Sens à la notion de laïcité qui mériteraient débat pour y voir clair dans les positions à tenir et les pro-positions à faire aux membres de la communauté nationale. Là aussi il y a un non dit qui craint d’être dévoilé, qui craint l’effort de discernement que le thème de laïcité positive a sollicité il y a peu. Une expression du promoteur de cette formule est de distinguer une laïcité qui s’oppose à toute religion et une laïcité qui accepte toutes les religions dès lors qu’elles respectent un pacte démocratique.

De fait comme tout concept il a plusieurs Sens (humains) qui varient selon les usages, les milieux, les intentions. Je souligne ici que l’Humanisme méthodologique est une anthropologie du Sens comme propre de l’homme et qu’ont été développées des méthodes d’élucidation des Sens, applicables aux concepts et leurs usages. C’est une telle analyse, réalisée il y a plus de 20 ans, que je vais utiliser ici. Un texte plus récent datant de l’affaire du voile en donne des indications plus approfondies avec l’exploration de la notion de spiritualité humaine : les Sens de la laïcité .

Comme pour l’identité nationale il y a un déni de réalité associée à une posture combative dénonciatrice. Le fait est que des gens comme Vincent Peillon sont caractéristiques du problème. Il a d’ailleurs piqué une crise (d’absentéïsme) Jeudi soir à la télévision (14 01 2010). Notons que c’est un spécialiste de la philosophie républicaine et fin connaisseur de Ferdinand Buisson qui aurait créé le substantif de laïcité. Il a d’ailleurs publié au Seuil il y a huit jours un livre intitulé « Une religion pour la République » et en 2008 « La Révolution française n’est pas terminée ».

La problématique passionnelle du 19 éme siècle et du début du 20 ème a mis le problème sous le tapis. Un de ses aspects est le projet toujours en vigueur d’éradication du christianisme et de toute religion quitte à y puiser ostensiblement ou discrètement des valeurs. Une laïcité de combat est aussi porteuse de l’ambition plus qu’ambigüe de créer une nouvelle religion rationaliste. Cela n’a jamais été un projet démocratique, ni explicite pour le grand public. C’est cela qu’il ne faudrait pas dévoiler avec le fait que l’identité nationale est radicalement incompatible et que tout signe religieux est par définition à bannir sauf ceux de la nouvelle religion. Pour ses tenants il n’y a pas de débat possible sauf à risquer le dévoilement, du fait aussi que cette conception de la république n’a rien à voir avec la démocratie.

Il faut dire cependant que sauf à être manichéen, cette critique ne sanctifie pas automatiquement ceux qui ne sont pas d’accord. Les combats de mauvaise foi n’ont pas manqué à l’époque ni aujourd’hui. Pour différentes raisons dont le mouvement du monde et l’émergence d’un nouveau discernement cette position est en crise, ce qui explique des symptômes de sociopathie ou encore l’adoption des pires positions culturelles (Cf  l’article : l’identité française).

Pour en revenir à la laïcité quatre Sens se dégagent schématiquement avec chacun un rapport aux signes religieux.

La laïcité libertaire : chacun fait ce qui lui plait sans contrainte spirituelle, tous les signes religieux sont permis. La liberté individuelle prime sur toute autre considération et notamment exclue le religieux de la vie communautaire pour préserver une neutralité du collectif afin de préserver la liberté individuelle. Les signes religieux sont disqualifiés de leur valeur symbolique, neutralisés en quelque sorte.

La laïcité sectaire : Il s’agit de l’imposition d’une norme antireligieuse, les signes religieux sont interdits. La conscience individuelle propre est disqualifiée lorsqu’elle ne se confond pas avec l’exercice d’une norme intellectuelle formelle de nature juridique, scientifique, administrative. Le rationalisme en a fourni largement les arguments.

La laïcité intégriste : Il s’agit de l’imposition d’une nouvelle religion sans Dieu. Les signes de cette religion laïque s’imposent dans un but d’emprise sur les esprits. En général des rituels et des signes religieux sont repris au nom d’un symbolisme des apparences conservant la lettre et en réïfiant l’esprit (confusion du symbolique et du magique).

La laïcité communautaire : Le Sens du bien commun est aussi le Sens de l’existence individuelle qui n’a d’autre lieu que la cité des hommes que chaque communauté de vie et d’engagement représente. Les signes y sont langage commun de co existence. Sous réserve de référence au Sens du bien commun, la libre expression individuelle s’exprime dans ce langage collectif. Ainsi les signes religieux doivent être « traduits », interprétés dans le langage communautaire, un langage des signes mais aussi des actes.

Dès lors, il est du ressort de chaque communauté (locale, institutionnelle, régionale, nationale etc.) de réguler les formes d’expressions, religieuses ou non, de ses membres. Si le Sens en est spirituel la forme en est culturelle. Peut-être conviendrait-il d’élucider le Sens spirituel des signes en débat avant de les traduire dans les formes culturelles appropriées et d’éviter de prendre la forme pour le Sens et tout Sens spirituel pour celui du bien commun.

Pour la laïcité communautaire l’espace public n’est rien d’autre que l’espace communautaire exigeant d’ailleurs d’intégrer la complexité des ensembles communautaires. L’Humanisme méthodologique propose avec le paradigme communautaire une nouvelle approche des questions de démocratie communautaire par exemple, fondée sur une théorie des communautés humaines.

De ces quatre versions de la laïcité les deux premières s’opposent comme les deux suivantes. La première et la dernière invoqueront la démocratie mais pas la même conception ni la même vision de l’homme. Les deux autres sont de logiques totalitaires. Elles n’ont pas intérêt à se dévoiler dans le contexte actuel et donc à accepter un débat public ou l’expression d’une libre conscience respectueuse des autres.

Est-ce au nom de la liberté de conscience, de l’égalité des droits, et de la fraternité nationale que Mr Peillon a agit et parlé jeudi soir?

Reste encore, pour les religions à savoir ce qu’est leur Sens du bien commun à toutes les échelles c’est-à-dire chaque communauté et distinguer ce qui est expression culturelle de ce qui veut être exprimé. La mutation du monde actuel repose d’une façon plus cruciale la question du statut des représentations. Cesser de leur donner un caractère sacré en soi autrement que par le Sens qu’elles expriment et dans la mesure où ce Sens est Sens du bien commun, d’un accomplissement communautaire des personnes humaines.

 

Identité nationale : la méthode

10 Jan

Pour s’interroger sur l’identité nationale française, la raison voudrait que l’on précise d’abord ce qu’est une identité nationale. On peut se demander pourquoi cette question ne semble pas posée, notamment par les intellectuels. Y aurait-il encore anguille sous roche, au coeur même des sciences humaines? Probablement.

Problématiser la question est le BA BA d’une démarche rigoureuse. De quoi s’agit-il? d’identité nationale. Il faut donc explorer cette notion, si complexe, à propos de laquelle on entend balivernes et stupidités. Ensuite l’identité nationale française comment la connaître? Enfin la situation actuelle qui sera sans doute éclairée par ce qui précède pour situer la crise d’identité et son dépassement possible.

De là sans doute des enseignements à tirer d’abord pour les français de différentes origines et de différentes situations culturelles, géographiques, religieuses. Le rétablissement d’une vision mature ne peut qu’être source de motivation et d’enthousiasme pour l’avenir. Ensuite ces enseignements seront utiles pour nos partenaires des autres nations en Europe déjà et partout ailleurs. Une réparation de certains liens historiques a plus de chance de réussir que les refoulements et diversions habituelles.

Connais- toi toi-même vaut pour les nations avec tous les bénéfices qu’on peut en attendre. Pour cela il faut cesser de détourner le sujet et même de barrer sa connaissance au non d’une idéologie pathogène.

L’Humanisme méthodologique apporte des éclairages très nouveaux à ce propos et en passant en revue les différents aspects de la problématique un lien sera fait avec des articles spécialisés eux-mêmes en lien avec des textes et des travaux disponibles.

 

Bienvenue et bonne année 2010 !

09 Jan

Ce blog est destiné à témoigner de ce qu’est l’Humanisme Méthodologique au travers des nouvelles cohérences proposées en ce temps de crises et de mutation. Il est partagé en trois parties principales :

– l’actualité avec des réactions à chaud avec des analyses et des mises en perspective

– des thématiques plus construites basées sur des conceptions et des propositions tout à fait neuves

– des fondements théoriques et philosophiques à la racine des nouvelles propositions

Ces témoignages rendent compte de l’expérience singulière d’une pensée toujours en création, celle de l’auteur et celle des commentateurs, celle des contributeurs et celle des utilisateurs.

Il faudra un peu de temps pour mettre tout cela en place, très prochainement.

Un premier thème d’actualité portera sur l’identité nationale en croisant les trois niveaux d’approfondissement : l’actualité, les problématiques, les fondements.

A très bientôt

Roger Nifle