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La révolution du bien commun

25 Mai

La référence au bien commun est aujourd’hui une révolution sur différents plans notamment pour ce qui concerne le politique, l’économie et toutes les affaires humaines.

Sur le fond, il n’y a de bien que bien de l’homme. C’est la première question si on veut penser le bien commun. La seconde est que l’on ne peut définir le bien de l’homme sans le rapporter à une conception de l’homme et donc de son bien. La troisième est qu’il n’y a pas de bien commun sans communauté qui définisse le « commun ». L’Humanisme Méthodologique montre que le propre de l’homme est le Sens et que le bien est relatif au Sens selon lequel l’homme peut s’accomplir. Par ailleurs, ce sont des conSensus ou Sens partagés qui font les communautés humaines. De ce fait le bien commun est une incarnation du Sens de l’accomplissement humain partagé au sein d’une communauté donnée. Le bien commun est donc une expression, une représentation du Sens du bien commun propre à une communauté. Chaque communauté humaine de part le conSensus qui l’a vu naître et se développer est porteuse de son propre Sens du bien commun s’exprimant selon des formes culturelles spécifiques et en fonction de multiples circonstances. Toutes les affaires humaines sont inscrites dans les communautés de Sens et peuvent être envisagées dans le Sens du bien commun définissant ainsi le bien commun qui leur est approprié. Ainsi on ne peut, en-dehors d’un contexte communautaire spécifique définir à priori ce qu’est le bien commun. Le faire c’est imposer aux autres ses propres vues en les prétendant universelles. C’est le cas aussi des valeurs qui sont des indicateurs culturels du Sens du bien commun propre à une communauté.

Dans la pratique, le politique est la façon dont chaque communauté oriente son développement selon le Sens du bien commun avec les appuis de la démocratie élective, de la démocratie représentative et de la démocratie participative. Les trois sont indispensables pour que la culture du Sens du bien commun soit l’affaire de la communauté. Il est vrai que le Sens du bien commun et celui par lequel se cultive un chemin de développement et d’autonomisation et non pas d’assistance et de dépendance qui ne sont que des conditions provisoires. L’économie est toujours communautaire et concerne la production et l’échange de biens et services, selon le Sens du bien commun de préférence. C’est à la communauté d’assumer son économie, ce qu’elle ne peut faire si on en fait une abstraction universelle (systémique) uniquement régie par des puissances incontrôlées. L’éducation est une affaire communautaire justifiée par le Sens du bien commun qui est celui du développement des personnes engagées dans la vie communautaire. Là aussi les abstractions universalistes dépossèdent les communautés et les personnes du contrôle de leur devenir. La justice et aussi toutes les affaires relevant du bien commun sont des affaires communautaires.

Il y a deux postures souvent complices qui sont remises en question : la position individualiste privilégiant le libre arbitraire et l’exonération du bien commun et la position universaliste qui donne à une élite le pouvoir de dire le vrai et le juste en toutes choses, tout en dépossédant les hommes et leurs communautés d’existence de toute maîtrise de leur devenir.

Alors il y a toute une science des communautés humaines et des ensembles communautaires à développer pour articuler les communautés de proximité, les communautés culturelles et les communautés monde. Il faut aussi comprendre qu’une communauté humaine est une communauté de personnes radicalement autres, différentes les unes des autres mais partageant une part de leur existence en référence au bien commun dans un développement partagé. L’Humanisme Méthodologique en jette les bases théoriques et pratiques.

 

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  1. Borth Gérard

    31 mai 2011 à 17 h 14 min

    Merci Roger pour ces articles qui éclairent les fondamentaux du management et de la gouvernance des entreprises.

     
  2. beaubrun

    17 juin 2011 à 0 h 52 min

    BONJOUR, je trouve à cette révolution un air commun à celui énoncé chez Edgar Morin à propos je dirais de cette co-errance de notre humanité et qui chez Roger Nifle trouve un début de solutionnement ontologique.
    Il nous faut travailler à la reliance entre le petit et le grand, voire surtout entre le fort et le faible, pour que l’évolution se fasse dans les individus avant de pouvoir gagner leur entour.En ce sens, l’aspect  » cartésianniste » d’élucidation de l’invisible ( ou indicible) subjectif, proposé par notre ami Roger me parait essentiel.

     
  3. Ramos Hemel

    21 septembre 2011 à 19 h 03 min

    Bonjour M.Roger NIFLE, par hasard je viens de voir votre blog et cela me fait beaucoup du bien, car je suis étudiant en Masters 1 En Philosophie. je suis entrain de me pencher pour mon mémoire qui aura comme thème: Le Bien commun et pour le moment je vous demande s’il existe la possibilité de me donner quelques indications ou suggestions.
    Vos écrits je les trouve intéressents et très actuel.
    je vous serai très reconnaissant pour vos conseils.

     
    • Roger Nifle

      26 septembre 2011 à 12 h 13 min

      Bonjour, je vous invite à lire le livre « Le Sens du bien commun » éditions du Temps Présent . Vous pourrez ensuite me poser des questions plus précises à partir des développements qui y figurent. Explorez aussi le site http://journal.coherences.com pour trouver les bases théoriques et anthropologiques. La question du Sens, le paradigme communautaire sont en effet des éléments essentiels pour sortir de l’arbitraire de la définition du bien commun qui permet aussi bien toutes les guerres et tous les totalitarismes.