Cohérence multiculturelle de la culture française.
Chaque culture porte en elle-même l’unité d’une communauté singulière et la pluralité des postures qui lui sont propres. En outre la variété des groupes et des communautés qui la composent multiplie encore le champ des possibles que l’on a toujours tort de vouloir figer dans un état particulier, chacun selon son idée.
La culture française est une culture des rapports à l’ordre qui voit quelques fois la multiplicité des différences comme une atteinte à son ordre qui ne saurait être qu’universel.
L’analyse des Sens caractéristiques de la culture française nous en indique les postures et notamment dans le rapport à une situation multi-culturelle ou religieuse. Il s’agit là de cultures, de religions ou de croyances idéologiques, mais aussi de localités ou régions, de groupes sociaux différenciés.
La carte des Sens de la culture française (analyse de cohérences culturelles réalisée en 1981 http://journal.coherences.com/article302.html ) nous donnera les différentes postures que l’on reconnaitra dans la crise de Sens que nous traversons. Bonne occasion pour se remettre en question et trouver le Sens du bien commun et ses perspectives dans notre pays.
On examinera quatre postures possibles que l’on reconnaitra aisément.
A – Normalisation règlementaire.
L’invocation de la loi républicaine comme normalisatrice par l’élimination des différences au nom d’une égalité formelle. Je ne veux voir qu’une tête ou pas de tête du tout celle-ci étant réservée à la Raison d’Etat. Une certaine interprétation de la laïcité y trouve sa source.
B – Affrontement des dogmatismes intégristes.
Chaque clan ou communauté réduite à ses passions, utilise l’arme de son dogme, religieux ou pas, pour dénoncer et combattre tous les autres. La défiance et le ressentiment alimentent les positions. Celle qui s’identifie à la communauté nationale (nationalisme) a plus de chance de dominer que l’atomisation des autres.
C – Alliances victimaires
Choisissant dans la reconnaissance des autres, cultures, religions ou groupes ce qui privilégie le ressentiment, alors l’alliance des ressentiments recentre chacun sur ses postures victimaires. Le multiculturalisme défensif ou régressif se trouve privilégié provoquant l’ire des intégrismes et autres nationalistes et le réflexe normatif et légaliste uniformisateur. Nous sommes témoins de la conflictualité de ces postures comme déjà à l’automne 2013.
D – Elaboration d’un modèle de société conjuguée
Reconnaissant les différences personnelles, culturelles, religieuses, régionales, locales et sociales dans leurs richesses potentielles (et non dans leurs travers et leurs ressentiments) alors l’oeuvre commune de conjuguer, tramer et tisser une culture commune originale est possible. Bien sûr, ne s’agissant pas de la remise à plat de type table rase, c’est l’évolution et le développement de la culture française qui en est l’origine et le produit commun où chacun trouve sa contribution. Le bouquet de richesses différenciées en est une métaphore. La culture française n’est pas là une fleur parmi d’autres mais le bouquet d’ensemble. Cette visée révèle aussi une vocation nationale inédite qui vaut dans un monde qui est partout confronté à ce type de problème. L’unité différenciée et non pas l’unité uniformisée. C’est un autre niveau de civilisation en perspective. Au travail.